mercredi 12 décembre 2007

Les problèmes du randonneur...;(1)

La randonnée n'est pas une simple balade à laquelle chacun peut s'adonner sans préparation.
Pour l'admettre, il faut, en avoir fait l'expérience.

Voici quelques questions posées :
Questions et réponses dont vous pourrez tirer profit.

J'ai participé à une grande randonnée. J'ai été surprise que le guide me donne des indications qui contredisaient ce que j'ai appris au club. Est-ce normal ? Faut-il écouter le guide ou faire ce que l'on a appris au manège ?

L'équitation d'extérieur est une discipline en soi. Les nécessités, lors d'une randonnée, ne sont pas les mêmes qu'au manège ou à la carrière (ni que lors d'une balade dans les environs du club. Un bon cheval d'extérieur a reçu une éducation spécifique. Il faut savoir le monter pour respecter et renforcer cette éducation. Mieux vaut donc oublier un peu sa formation de cavalier de manège et s'en remettre au guide ou à l'accompagnateur, cavaliers spécialisés qui vous donneront des conseils plus conformes à la randonnée.

J'ai participé à quelques randonnée avec mon cheval, mais il est assez turbulent. Il broute tous les trois pas, trottine pour rattraper, puis colle aux autres. Je dois donc monter rênes ajustées, ce qui est vite fatiguant pour moi. Que faire ?

Fatiguant pour vous ? Et pour lui donc ! En randonnée, le cheval a besoin de disposer de sa liberté de balancier, il est exclu de le monter rênes ajustées pendant de longs kilomètres. Il faut éduquer votre cheval avant la prochaine randonnée, laissez-lui les rênes longues, mais intervenez dès qu'il se comporte mal. Dès qu'il obéit, récompensez en posant les rênes sur l'encolure. Il comprendra vite qu'il a tout avantage à respecter les règles du contrat.

J'adore la randonnée et j'aimerais emmener mon cheval avec un groupe de randonneurs. Malheureusement, il tape, et j'ai peur que cela m'empêche de me joindre aux autres. Que me conseillez-vous ? Un cheval qui tape n'est pas un compagnon d'extérieur idéal certe, mais cela ne doit pas vous empêcher de vous joindre à une randonnée. Par convention, on signale ce type de problème en fixant un ruban rouge à la queue du cheval, les autres sont ainsi avertis qu'ils ne doivent pas s'approcher trop près. Prévoyez aussi une ligne d'attache individuelle pour les étapes. Enfin, sachez qu'une bonne éducation peut corriger ce type de comportement. Consultez par exemple le livre de Véronique de Saint Vaulry ( le cheval d'extérieur) qui explique bien comment faire passer les attitudes agressives ou s'adresser à un éducateur professionnel.

Mon cheval se comporte très bien en extérieur mais il supporte mal l'attache et tire souvent au renard, ce qui pose problèmes aux étapes. Comment faire ?

Tout dépend de la susceptibilité du cheval. Pour les étapes courtes, avec surveillance, vous pouvez l'attacher à une branche haute bien souple. Pour la nuit, faites-lui une ligne d'attache haute et assez longue, le long de laquelle il pourra se déplacer. Si, toutefois, il ne supportrait pas ce système, il vous reste deux solutions, lui apprendre à tolérer des entraves ou compter systématiquement sur un véhicule d'intendance qui apportera un électrificateur, du ruban et des piquets pour aménager un petit enclos.

J'ai acheté, il y a quelques années, un pur-sang de réforme qui est très calme.
J'aimerais randonner avec lui, mais on me le déconseille.
Pourquoi ? Dois-je vraiment renoncer ?

Les pur-sang ne sont pas, pour diverses raisons, les chevaux les plus indiqués pour la randonnée. Tout d'abord, ils possèdent généralement un système digestif délicat qui s'adapte mal aux aléas de l'alimentation en randonnée. Ensuite, la plupart d'entre eux ont un pas ample et élastique peu économique et, étant souvent long-jointés, se fatiguent plus vite que les autres. De surcroît, ce pas n'est pas très confortable pour le cavalier, dont les fesses sont sans cesse promenées dans la selle. Le garrot très prononcés des pur-sang, leur dos un peu long et parfois étroit n'en font pas non plus de formidables porteurs, gare aux problèmes de gonfles et aux blessures du garrot. Enfin, les pur-sang n'ont pas toujours le pied sûr et souffrent sur les sentiers racailleux et les terrains difficiles. Toutefois, aucun de ces défauts n'est redhibitoire et, d'ailleurs, tous les pur-sang n'en souffrent pas. Si votre cheval se comporte bien en extérieur, testez-le d'abord sur des randonnées courtes (2 jours), puis progressivement sur des boucles plus longues. Choisissez un matériel adapté. Si tout va bien,votre compagnon deviendra peut-être un excellent voyageur.

A partir de quel âge peut-on participer à de grandes randonnées ?


Il existait, jusque récemment, fort peu de randonnées destinées aux jeunes et aux enfants, mais cela se développe. Il existe même des randonnées d'une ou de deux journées à dos de shetlands pour les petits. Toutefois, les vraies randonnées avec plusieurs nuitées en bivouac ou en gîte ne s'adressent que rarement aux plus jeunes, cela oblige en effet les organisateurs à prévoir un encadrement spécial et à recevoir des agréments spécifiques de divers organismes.
En revanche, rien n'empêche un enfant cavalier de partir s'il est accompagné d'un adulte qui répond de lui.

Voici ici un site à visiter Les prés aux ânes
Balade, stage, gîte rural pour enfants et adultes
www.lepreauxanes.be





Les problèmes du randonneur (2)

Aux divers problèmes du choix et de l'éducation du cheval
et du cavalier ! de randonnée s'ajoutent les questions matérielles, qui prennent beaucoup d'importance quand on bivouaque.

Pour moi, le plaisir de la randonnée, c'est la liberté et l'aventure. Je n'ai pas envie de réserver des gîtes à l'avance. Peut-on partir à l'aventure ?

Oui, dans une certaine mesure, à condition de savoir bien lire les cartes et les préparer chaque matin avec soin l'étape du jour, car vous devez être sûr de trouver au minimum un point d'eau à midi et le soir et de quoi manger pour les chevaux. Dans les villages ou les zones agricoles, on trouve presque toujours un propriétaire obligeant qui vous laisse entrer dans un pré ou qui vous prête une grange pour la nuit. Notez que cela vous oblige à prévoir des étapes assez courtes au cas où vous seriez obligé, en fin de journée, de pousser plus loin pour trouver un gîte ou un bivouac correct.

J'aimerais partir en randonnée avec des amis pour une boucle de huit-dix jours. Nous voulons bivouaquer de temps en temps, mais sans emporter de tente pour ne pas surcharger les chevaux. Peut-on dormir à peu près confortablement à la belle étoile ?

Rien de plus simple, après avoir installé une ligne d'attache sûre pour les chevaux, cherchez à proximité une portion de sol plane et dépourvue de cailloux. Si le sol est très irrégulier ou caillouteux, une brassée de fougères, de feuilles mortes ou d'herbes sèches feront un matelas de fortune. Etendez-y votre poncho, qui vous isolera de l'humidité du sol, et dépliez votre tapis de selle par-dessus. Roulez un pull ou un blouson et voilà votre oreiller. Il ne vous reste plus qu'à dérouler votre sac de couchage. Bonne nuit !

La randonnée nécessite un matériel spécial.
Cela ne veut pas dire qu'il faut se ruiner car, le harnachement de base mis à part, on peut, avec un peu de bon sens et de débrouillardise, s'équiper à peu de frais.

J'ai une selle anglaise que je trouve très confortable. Je l'ai déjà utilisée pour une randonnée d'une journée, mais on m' a dit qu'elle ne pouvait pas convenir pour des randonnées plus longues. Est-ce vrai ? Dois-je en changer ?

Hélas, si vous envisagez de randonner régulièrement, vous devrez, en effet, vous procurer une autre selle. Les selles anglaises sont légères et possèdent un siège assez court, autrement dit, leurs points d'appui sont concentrés sur de petites zones du dos du cheval. Après plusieurs heures de marche, des gonfles risquent d'apparaître, qui vous obligeront à écourter votre randonnée. De surcroît, ces selles peuvent comprimer les côtés du garrot et provoquer à cet endroit des blessures. Il faut donc choisir une selle conçue pour l'équitation d'extérieur, qui répartit le poids du cavalier sur une large surface, qui évite les points de compression et dégage bien le garrot. Il existe de toutes sortes, de la traditionnelle selle de randonnée à la selle western. Il faut choisir en fonction de votre cheval...et de votre budget !

La randonnée est souvent une longue suite de difficultés inattendues,
les sentiers ne correspondent plus à ceux de la carte, le point d'eau sur lequel on comptait est asséché, un cheval perd un fer, un passage est plus délicat qu'on ne s'y attendait...
Pour que l'aventure ne tourne pas au vinaigre, il faut partir avec un matériel adéquat, préparer soigneusement ses étapes et toujours envisager des solutions de rechange en cas de problème.

Lors des quelques randonnées que j'ai faites, j'ai pu constater qu'on marche le plus souvent avec des rênes longues ou des rênes carrément posées ( notamment lorsqu'on se bat avec sa gourde ou sa carte). Si le cheval baisse la tête, elles glissent vers les oreilles. D'ailleurs, le même problème se pose lorsqu'on est à pied et qu'on marche en tenant la longe, les rênes glissent d'un côté ou de l'autre ou vers les oreilles du cheval. Quelle solution proposez-vous ?

Les randonneurs connaissent bien ce problème et ont trouvé un moyen bien simple de le résoudre, il suffit de fixer un mousqueton dans un des anneaux de la selle ou des fontes (ou des deux côtés) et d'y passer les rênes qui, ainsi, restent en place. Les mousquetons, toujours eux, permettent aussi de résoudre le problème en main, au lieu de dénouer et de renouer la longe à chaque passage à pied, fixez vos rênes aux anneaux du mors à l'aide d'un mousqueton. Il vous suffira d'en décrocher un pour vous servir des rênes comme longe en ayant toute la longueur nécessaire dans les passages délicats, par la même occasion, vous vous débarrasserez du problème des rênes qui glissent.

Mon cheval est très sensible aux insectes, au bout d'un moment, il devient fou. Il a déjà eu une infection oculaire très embêtante après un séjour au pré en été. Je voudrais partir avec des amis pour une randonnée en Dordogne en juillet, mais j'hésite de peur que le harcèlement des insectes crée des problèmes. Qu'en pensez-vous ?

Il existe un moyen simple et assez efficace de protéger votre cheval, une lotion insectifuge à demander à votre vétérinaire. Naturellement, pour huit jours, vous devrez en emporter une certaine quantité. Pour protéger ses yeux, vous pouvez employer un capuchon en filet ou une simple frange en cuir ou en coton, moins radicale mais néanmoins assez efficace.
Testez ce matériel au cours de balades de deux ou trois heures ou d'une journée avant de partir pour un long voyage.

Extrait des Editions Atlas