vendredi 7 mars 2008

L'HERBE, l'aliment indispensable...

Pour la plupart des gens, le cheval est un granivore car il mange de l'avoine. Rien n'est plus faux, c'est un herbivore qu'un accident historique, sa rencontre avec l'homme, a fait de lui un granivore.



En Occident lorsqu'on demande à un cavalier quel est l'aliment du cheval par excellence,
celui-ci répond que c'est l'avoine.
Si l'on pose la même question au Maghreb, on vous répond que c'est l'orge.
Un noir d'Afrique vous affirme que c'est le mil.
Donc, la réponse varie selon la céréale disponible dans la région en question.
Pourtant, tous se trompent dans la mesure où ils perdent totalement de vue que le cheval est un herbivore. Laissez votre cheval choisir entre une ration de grain et de la bonne herbe, il choisit l'herbe : c'est bien la preuve de son état d'herbivore.
Les anciens mettaient les chevaux au pré pour " se refaire du boyau".
Lorsqu'on achète un cheval de course réformé, celui-ci a eu un régime alimentaire composé de grain et très peu de lesté.
Il arrive fréquemment que ces chevaux soient " brûlés" à l'avoine.
C'est-à-dire que leur système digestif est si endommagé par cet aliment contre-nature donné en grande quantité que des organes comme les reins ou le foie en gardent d'irrémédiables séquelles.
Un séjour prolongé en prairie le purgera et rétablira son équilibre gastrique.
L'herbe est riche en protéines, en glucides et en lipides et constitue un aliment complet et équilibré pour le cheval.


Un cheval de type demi-sang au repos mange un are d'herbe par jour et environ un hectare par an.
La qualité de l'herbe varie selon la nature des sols. Sans rentrer dans les détails, une bonne prairie a un sol calcaire car l'herbe satisfait tous les besoins en minéraux du cheval.
D'ailleurs, toutes les régions d'élevage comme le Condroz, la Normandie etc... sont des régions au sol calcaire.
La prairie doit bien entendu être adaptée au type de cheval qui y pâture.
Ainsi, il faut être prudent avec races plus rustiques comme le Haflinger, le Merens, l'Ibérique ou le Shetland. Habitués à des pâturages plus pauvres que ceux de nos régions, ils risquent la fourbure si l'on ne restreint pas quelque peu leur accès à l'herbe.
"Engraisse tes prairies où tu fais ton foin, où tu mets ton cheval à brouter, n'engraisse pas tes prairies".


Afin d'éviter tout risque de colique ou de fourbure, il convient de réhabituer progressivement le cheval à l'herbe avant de le mettre dans une prairie qui n'a pas été engraissée récemment afin d'éviter tout risque inutile.
Dans nos régions, la valeur nutritive de l'herbe varie selon les saisons.
La dite valeur nutritive atteint son apogée du début du mois de mai à la fin juin.
C'est la raison pour laquelle la fenaison se fait en juin ou en juillet au plus tard afin d'avoir un foin de qualité. Donc, un cheval de type demi-sang qui travaille une ou deux heures par jour peut parfaitement se passer de grain s'il bénéficie d'une bonne prairie.
En randonnée ou dans un régime de travail plus soutenu, il doit recevoir un picotin sans quoi, il pointionnerait dangereusement sur ses heures de sommeil pour se nourrir.


Conclusion : L'herbe est l'aliment par excellence du cheval mais il convient
d'avoir des pâturages adaptés aux chevaux que l'on y met si l'on
veut éviter tout risque. !

Extrait hippo news mars 2008

Pâture... et risque de fourbure...


Qu'est-ce la fourbure ?

Pour rappel, la fourbure est une congestion inflammatoire
(excès de sang) des tissus situés entre la paroi du sabot et la troisième phalange.
A comparer avec un doigt bleu ches l'homme.
Dans la majorité des cas, la suralimentation est la cause de cette affection.
L'intervention du vétérinaire est indispensable et seul la rapidité de l'intervention peut limiter les dégâts. Les séquelles (problèmes locomoteurs) sont souvent irréversibles et la maladie risque de devenir chronique. D'où l'intérêt d'une attention toute particulière à accorder à nos chevaux mis en pâture au printemps.



Pourquoi cette alerte à la fourbure au printemps ?

Les fourbures sont particulièrement fréquentes au printemps, au moment de la repousse de l'herbe. En effet, les jeune pousses sont exceptionnellement énergétiques et présentent un
concentré d'éléments nutritifs sous un faible volume par opposition à l'herbe d'été
qui présente un grand volume à faible valeur nutritive.
A cause des changements climatiques, bien réels, on constate depuis quelques années que l'arrêt de la croissance végétative est devenu négligeable.
Fin janvier on observe déjà, dans certaines régions de Belgique, des jeunes pousses d'herbe.
Cette repousse précoce de l'herbe est aggravée si le gestionnaire de la pâture y a répandu des engrais du type classique " N.P.K".



Des chevaux fourbus en hiver, est-ce possible ?

Malheureusement, oui !
La croissance rapide de l'herbe est donc plus précoce que jadis et le danger de voir des chevaux
fourbus fin mars est bien réel, d'autant plus si ceux-ci souffrent de fourbure chronique.
Un vétérinaire avait confié avoir vu des chevaux fourbus en plein hiver.
Ceux-ci passaient leur journée sur une pâture bien repoussée après la récolte du regain et,
rentrés pour la nuit, étaient soignés matin et soir.
Ajoutons que la plupart des chevaux travaillent peu ou pas pendant l'hiver !
Nous sommes en présence de la fourbure classique de la fourbure : un excès d'aliments comparé au travail fourni.
La fourbure frappe brusquement, sans avertir, sans signes précurseurs.
Quand on s'en aperçoit, il est déjà trop tard !



Prévenir plutôt que guérir !

A part le cyanamide calcique pour assainir les pâtures, peu ou pas d'engrais sur nos prés.
Gérer intelligemment les pâtures, c'est aussi adapter le nombre de chevaux à l'espace
disponible. Et une règle d'or : le cheval qui travaille régulièrement, celui qui fournit un effort modéré mais constant risque moins la fourbure que son copain grassouillet sortant une fois par semaine pour sa promenade au pas de deux heures.
Un travail régulier et une alimentation adaptée sont le garant de la santé et du bon moral de votre cheval.


Extrait Hippo news mars 2008