jeudi 28 août 2008

Les Races & Elevage...


On ne trouve cet étrange petit cheval qu'au Portugal.
Avec son allure primitive et sa robe si particulière, on le remarque facilement
parmi les alter real du haras d'Alter.

Disparu, puis réinventé

Le sorraïa était un cheval primitif qui vivait à moitié libre dans la vallée d'un affluent du Tage.
Il a disparu au milieu du XIXe siècle.
C'est le Dr Ruy d'Andrade, un éleveur renommé de chevaux lusitaniens, qui a entrepris de réinventer le sorraïa à partir des chevaux de la région du haut Alentejo qui arboraient encore la fameuse robe souris et les zébrures.
En 1937, à partir d'un petit noyau de chevaux possédant encore quelques caractéristiques du défunt poney, il tenta de fixer de nouveau les traits dominants de la race.
Grâce à la consanguinité, le Dr d'Andrade est parvenu à " réinventer " un petit cheval tout à fait original.

Bien qu'il ait la taille d'un poney ( 1.45 m en moyenne), l'allure générale du sorraïa est plutôt celle d'un cheval.

L'ancêtre du lusitanien.

Pour certains éleveurs portugais, le sorraïa est le type pur de l'ancien cheval ibérique au profil légèrement busqué. Sa robe et ses rayures témoignent du caractère primitif de la race.
On est également frappé de la ressemblance qui approche le sorraïa du " marismeno ", originaire du delta du Guadalquivir, ou bien encore de certains criollos sud-américains.
Les historiens portugais ont d'ailleurs retrouvé la trace d'un équidé savage qui, au Moyen Age, portait le nom de "Zebra".
Certains lieux portent encore des noms qui font référence à cet animal, comme la
" Vale de Zebro".

Ni sang oriental, ni sang nordique.

Les éleveurs portugais accordent beaucoup d'importance au fait que le sorraïa soit vierge de tout apport de sang oriental ou nordique. Il se pose donc comme authentique descendant de l'ancien cheval ibérique, celui qui existait avant l'arrivée des Maures et de leurs chevaux barbes et arabes. On prétend aussi que le sorraïa aurait joué un rôle plus important que le lusitanien dans la formation de la race du criollo argentin.

Une survie précaire

Partie de quelque membres fondateurs, la communauté du sorraïa ne compte encore qu'une centaine d'individus répartis en seulement trois élevages.
Par ailleurs, la pauvreté génétique du sorraïa, due à la forte consanguinité qui a permis sa renaissance, constitue une fragilité.
L'avenir de la race est donc encore incertain.

Les robes souris ou isabelle des sorraïa sont caractérisées par un patron de robe très particulier qui inclut une raie de mulet, parfois une croix de saint André et des rayures sur les jambes.
La crinière est également souvent bicolore, délavée sur les côtés.

D'un point du vue génétique, la robe souris est en fait la robe noire délavée par le gène de dilution sauvage. Parfois, les sorraïas sont isabelle, toujours avec une raie de mulet, comme les fjords. Cette robe résulte de la dilution de la robe baie par le même gène. Si l'on observe un poil de sorraïa souris au microscope, on constate que tous les pigments sont concentrés sur un axe central.

Dans l'Alentejo, une belle vallée est délimitée par deux cours d'eau :" le Sor et le Raïa".
C'est là que notre petit cheval s'est reproduit à l'état semi-sauvage jusqu'au XIXe siècle.
En aval de cette vallée, les deux rivières fusionnent pour former le plus grand affluent du Tage :
le Sor-Raïa auquel notre petit souris doit son nom.

Bien qu'il ait été reconstruit de toutes pièces à partit d'individus divers, le sorraïa est relativement homogène. Il a la chance d'être élevé dans les magnifiques vallées du Tage et de bénéficier de l'expérience des éleveurs de chevaux lusitaniens.
C'est le type même du cheval primitif. Sa robe comme sa morphologie éviquent les derniers chevaux sauvages.

Modèle

Il a le profil un peu busqué des vrais ibériques.
Son rein est court.
Son dos est droit.
Sa croupe est courte et très inclinée.
La queue s'insère assez bas.
Les applombs sont bien sûr droits et ses membres assez charpentés.

Taille

Le sorraïa est un petit cheval qui peut aussi entrer dans la catégorie poney, puisqu'il toise en moyenne entre 1.43 m et 1.45 m

Robes

Il est le plus souvent souris, parfois isabelle. Le poil des sorraïas est uniformément gris, couleur ardoise. Il n'y a pas de poils blancs mélangés. Les crins et le bas des jambes sont noirs. Une raie de mulet plus foncée court sur le dos. On observe fréquemment des zébrures sur les jarrets et les avant-bras. Le nez est souvent cavecé de maure. Il arrive que la crinière ne soit noire qu'en son centre et lavée sur les côtés.

Caractère

Le courage et l'endurance sont les deux qualités maîtresses de ce petit. En fonction de ces vertus, les campinos portugais l'utilisent pour le travail du bétail. Il possède également la gentillesse et la soumission propres aux chevaux ibériques.

Extrait des Editions Atlas






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