lundi 8 octobre 2007

Galoper plein pot ....!



C'est d'abord un bruit !
Le tempo du galop martèle notre oreille au rythme des sabots qui frappent le sol.
Tacatac, tacatac, tacatac...
Plus que le vent, plus que la vitesse, c'est ce rythme ternaire qui nous libère.
C'est un roulement de tambour qui hypnotise, un tam-tam régulier et sauvage qui favorise la transe.

Devant nous, les antérieurs se déroulent sur le tapis roulant de verdure.
Les crins rêches fouettent notre visage, stimulant notre vitesse.
Bien huilée, la mécanique des muscles de l'animal roule sous notre assiette.
Le souffle puissant qui s'échappe des naseaux mêle son timbre vibrant à l'univers sonore qui nous transporte.
Brrrr, brrrrr, brrrrr...

Mi-centaure, mi-passager clandestin, on est grisé de sentir fonctionner ainsi à plein régime cette machine vivante.
A chaque foulée, l'encolure descend et s'allonge.
Perdues dans la crinière, nos mains suivent le rythme, tirées vers l'avant par la bouche écumante de l'animal.
Les oreilles du coursier montent et descendent sous nos yeux.
La vapeur, la sueur, les odeurs s'élèvent, clameurs silencieurses de l'animalité de cette mécanique à galoper.
Elle semble infatigable, "inarrêtable"...
C'est agréable !

Le chaval finira pourtant par ralentir, comme une grosse machine à vapeur.
Progressivement.
Le roulement de tambour se fera plus sourd, plus rond...
L'encolure descendra lentement, pesante, puis ce sera le trot...
Le retour de ses secousses binaires marquent la fin du galop.
Enfin, vient le pas, rênes longues, la foulée encore ample et l'écume sur l'encolure qui fume...
Selon le tempérament et le dressage du cheval, le grand galop ne sera plus qu'un souvenir.
Souvenir en forme de trottinement si la monture est nerveuse.
Souvenir en forme de pas lourd et allongé si le cheval est bien dressé.

Par Frédéric Chéhu


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