jeudi 29 novembre 2007

Des Grands Espaces à la petite boîte...

Ce nomade qui broutait de seize à dix-huit heures par jour en parcourant
souvant plus de 15 km par vingt-quatre heures est maintenant
confiné dans de petits espaces et livré à notre merci.


Du temps où il vivait librement dans de grands espaces, le cheval savait
subvenir lui-même à ses besoins.
Il se déplaçait en permanence et trouvait ainsi une alimentation
variée et suffisante en toute saison.
La diversité des terrains et la richesse des plantes lui assuraient des apports
nutritionnels à peu près équilibrés.
Il passait sans doute par des périodes de carences en cas de sécheresse,
de grand froid, mais parvenait, au bout du compte, à
compenser les manques.
Il possède d'instinct, comme tous les animaux sauvages,
la capacité de choisir les aliments en fonction de ses besoins.


Naturellement, une fois enfermé dans un pré ou,
pire, dans un box, le cheval n'a plus la possibilité de répondre à ses besoins selon son instinct.
D'ailleurs, cet instinct, qui bénéficiait du soutien de l'éducation maternelle,
est grandement amoindri par des siècles de domestication.
C'est donc au propriétaire que revient la tâche délicate d'assurer le bon équilibre alimantaire de son compagnon.
Et qu'il est bien sûr utile de se documenter dans quelques ouvrages sur l'alimentation du cheval et sur les particularités de son système digestif.
Parcequ'il est difficile - " à moins d'être vétérinaire et même eux s'y perdent"
difficile de calculer scientifiquement la ration du cheval et de l'adapter parfaitement à ses besoins en fonction de la saison, des efforts produits, de l'âge....


La règle n° 1 est, qu'il faut respecter les principes d'hygiène alimentaire de base
que l'on retrouve dans tous les livres d'équitation.
Pour le cheval en box, beaucoup de foin, que l'on donne avant le grain,
des alements concentrés en fonction du travail fourni,
pour le cheval au pré, un complément de foin et,
du grain seulement si nécessaire.
Voilà l'essentiel.....
Mais, pour être sûr que le cheval ne souffrira pas de carences ou de troubles digestifs, il faut aller un peu plus loin....



Les besoins du cheval ne s'expriment pas seulement en quantités...
Il ne suffit pas de fournir tant de kilo de foin par jour,
encore faut-il que ce foin comporte une bonne variété de plantes,
qu'il ne soit ni avarié, ni vieux et qu'il ait poussé
sur un sol assez riche pour qu'il contienne les sels minéraux nécessaires.
Soyez donc très regardant sur la qualité des aliments que vous achetez.
Si le cheval vit au pré, assurez-vous que la pâture comporte
une bonne variété de plantes et qu'elle n'est pas surpâturée.


Pour éviter les carences, essayez de vous procurer du foin et des céréales de diverses provenance. Le cheval retrouvera ainsi un peu de cette variété qui caractérisait son alimentation quand il vivait en liberté.
Procurez-lui des rations variées, si les aliments complets apportent en général
une garantie satisfaisante de régularité, ils sont un peu monotones.
N'hésitez pas à introduire des rations de grains, en variant leur composition et
ajoutez des carottes et des pommes coupées, un peu de betteraves rouges, etc...


Bien souvent, on a tendance à considérer, quand un cheval vit au pré, qu'il peut se procurer ce dont il a besoin, c'est tout à fait faux.
Un pré si grand soit-il, est un territoire trop réduit pour offrir une grande variété de plantes.
De surcroît, il se fatigue. Pour que la pâture puisse répondre aux besoins du cheval, il faut veiller à respecter la rotation des parcelles ( trois mois maximum sur la même parcelle) idéalement un mois, si possible en mettant, chaque fois, le cheval sur des parcelles éloignées les unes des autres.
Bien entendu, quand l'herbe se fait rare, il faut fournir en complément du foin de qualité.


Pour être sûr que l'on a su répondre aux besoins de son cheval,
il faut surveiller sa forme et son état.
Ayez l'oeil, un poil qui ternit ou devient cassant,
des pieds qui se fendillent, s'écaillent ou pourrissent,
des flancs qui se creusent, un ventre gonflé,
une baisse d'appétit, une certaine mollesse ou
un comportement curieux comme une tendance à
lécher les murs ou à manger les crottins
doivent éveiller vos soupçons.
N'attendez pas que le cheval tombe malade
pour prendre conseil auprès du vétérinaire.
Extrait des éditions Atlas






dimanche 25 novembre 2007

A chacun son poids !


Chaque cheval a son poids idéal :
à ce poids-là, il est au maximum de sa forme, dynamique et léger à la fois,
sans surcharge pondérale ni carence énergétique.
Ce poids, bien évidemment, varie selon l'activité de l'animal, son âge et sa race.
Et, parfois, selon la saison !

Juger sur la bonne mine...

Une bonne connaissance de votre compagnon, et un oeil attentif,
vous diront s'il est plutôt au bon poids ou plutôt un peu en dessous ou au-dessus de son poids.
Un cheval plein d'allant, en souffle, qui a le poil brillant, l'oeil vif et un moral d'acier,
est sans doute près de son poids idéal.
Un chaval qui se fait prier pour travailler, se couche très fréquemment, semble un peu éteint,
souffre probablement de carences, même légères.
Quand au cheval trop gras... il est trop gras et cela ne lui donne pas des ailes.


Les chevaux qui pratiquent les disciplines comme le complet, l'endurance, ont en général un modèle léger et doivent rester sveltes : il faut porter chaque kilo de poids !
Ce splendide trakehner, est un athlète en pleine forme...

Juste bien...

L'observation du cheval permet d'estimer sa forme.
Un cheval au bon poids a des hanches et une croupe arrondies.
Son encolure est pleine et bien ferme.
En passant la main sur ses côtes, on sent les os sous une mince couche de chair.
La colonne vertébrale n'est ni saillante ni noyée.

Trop maigre ...


Un cheval trop maigre a les hanches saillantes, les côtes visibles, la colonne qui se dessine sous la peau. Son ventre semble remonter fortement sous ses cuisses. Dans les cas extrêmes, la croupe forme une "étoile de tente" et des creux profonds, les "raies de misères", marquent son arrière-main.

Enrobé ...

Le cheval gras lui, a de solides réserves de graisse au niveau du chignon et des reins.
Ces parties semblent molles plutôt que fermes au toucher.
Les côtes sont loin sous la chair et la colonne vertébrale disparaît dans une
gouttière entre deux bonnes épaisseurs de chair.

Voici un connemara que l'on ne plaindra pas.
Les poneys sont souvent plus arrondis que les chevaux.
La nourriture leur profite.
Heureusement, ils possèdent aussi, en général, une nature plus frugale.

Pourquoi une estimation précise ?

Une estimation "à vue d'oeil" vous permettra de juger de la forme et de la santé
de votre compagnon.
Mais il sera utile de connaître plus précisément son poids.
Suivre régulièrement la courbe du poids permet d'ajuster les rations et d'adapter
le travail de façon précise comme d'anticiper les problèmes.
En effet, lorsque le surpoids ou l'amaigrissement deviennent évidents, il est
souvent déjà un peu tard : le moral ou les performances
du cheval en ont déjà pâti.

Une nécessité ...

Ce suivi attentif est particulièrement recommandé pour un cheval de compétition
qui doit se maintenir dans une forme parfaite.
Mais, d'une manière générale, connaître son poids ( et le noter)
est indispensable pour conserver celui-ci en bonne santé.
Votre vétérinaire aura besoin de connaître ce poids pour prescrire certains médicaments.
Les vermifuges, et bien d'autres traitements courants, sont également dosés en fonction du poids du cheval.

Peser ...

L'idéal, bien sûr, est de pouvoir peser votre cheval régulièrement ou,
au moins, une fois de temps en temps.
Vous pourrez pour cela utiliser les balances qu'utilisent les fermiers pour tarer les remorques.


Estimer le poids...

Vous pouvez estimer le poids de votre cheval grâce à la table d'équivalence ci-dessous.
Il suffit de mesurer son tour de poitrine.
Prenez la mesure au niveau de passage de sangle, juste derrière les épaules et le garrot.
Consultez ensuite la table d'équivalence et cette méthode vous donnera une idée approximative
mais non précise, du poids de votre compagnon. Toutefois, elle est plus fiable avec les chevaux qu'avec les poneys. Elle permet en revanche de suivre l'évolution du poids :
plus de centimètres - il grossit.
moins de centimètres - il maigrit.





Extrait des éditions Atlas