dimanche 28 octobre 2007

Les animaux sauvages

Il y a quelques années, j'avais un site, dont l'adresse figure sur ce blog, mais comme depuis j'ai changé d'hébergeur, je n'ai plus accès à mes pages pour ajouter ou changer certains articles, pour celui-ci (article), j'ai fait un simple copié-collé, désolée si vous l'aviez déjà lu...


1.A la rencontre des animaux sauvages exch.m311

Réussir une approche à cheval...

Au cours de leurs balades et randonnées, les cavaliers croisent ou aperçoivent souvent des animaux sauvages. L'idée vient alors de s'intéresser davantage à cette faune et de profiter de sa monture pour approcher les cerfs, les chevreuils ou les sangliers. On se rend soudain compte qu'entre la rencontre fortuite et la rencontre programmée, il y a un monde...

Quel cavalier n'a jamais rêvé d'approcher un troupeau de chevreuils ou d'observer le brame d'un cerf depuis sa monture? Pourtant, bien que nos forêts et plaines soient réputées surpeuplées par les grands cervidés ou les suidés (les sangliers), il est bien rare de les apercevoir autrement que fugitivement. Tous ces animaux sauvages, relégués au fin fond des forêts par l'humanité, ont appris à craindre l'homme plus que tout. Il est donc extrêmement difficile de les approcher et de passer du temps en leur compagnie. Il s'agit même d'un art qui nécessite à la fois un grand respect de la nature et de solides connaissances. Il est, en effet, nécessaire de connaître les principes généraux de l'approche des animaux sauvages, ainsi que les habitudes de chaque espèce en fonction des saisons. Il faut également avois appris à reconnaître les marques au sol que laissent les grands animaux sur leur passage. Armé de ces connaissances et grâce au cheval, le cavalier peut beaucoup plus facilement approcher les animaux sauvages. Le cheval est, en effet, un atout maître dans l'art de l'approche. Tout d'abord son odeur masque le parfum, honni des animaux, que dégage l'homme. Ensuite, la silhouette du cavalier à cheval n'a rien à voir avec celle du piéton; du moins tant que le cavalier se garde de faire des gestes trop amples de ses bras ou de manifester des expressions trop "simiesques"...

NE JAMAIS PARLER

La première règle à appliquer lorsqu'on souhaite approcher des animaux sauvages est de se taire "...complètement !", comme disait Coluche. Il est impératif d'adopter un mutisme absolu, faute de quoi on est certain de faire fuir l'objet de sa quête. Les bruits que font les chevaux (battues, respiration, renâchement, etc...) ne sont pas gênants. Ils sont, au contraire, rassurants. Ils évoquent un herbivore plutôt qu'un prédateur.

L'aspect du groupe de cavaliers et sa manière de se déplacer compte aussi beaucoup. Rappelons-nous que les animaux communiquent par gestes et qu'ils sont très sensibles à l'expression corporelle. Il convient donc de se déplacer toujours au pas, calmement, en file indienne, sans laisser de distances excessives entre les chevaux. Il faut marquer des arrêts et laisser les chevaux grignoter. Voir ou entendre un cheval qui mâche rassure les herbovores sauvages.

Au moment du choix des montures, on peut mélanger chevaux et poneys. C'est une bonne chose. Le cheval de tête devra être une jument. On la fera suivre d'un cheval plus petit. Les chevaux de grande taille seront intercalés entre des chevaux de petite taille. Si le groupe comporte un entier, il devra fermer la marche. Tous ces principes sont ceux de la vie en communauté chez les chevaux libres. Comme les cerfs et les chevreuils ont un peu les mêmes, ils y sont très sensibles. Il faut donc accentuer au maximum la ressemblance avec une famille de chevaux sauvages, ou plutôt éviter soigneusement toute dissonance qui ferait paraître le groupe bizarre à un véritable animal sauvage. Leur cohabitation (hors période de reproduction) est naturelle, exactement comme les zèbres vivent à côté des gnous ou des gazelles, dans les plaines africaines...L'art de l'approche repose, bien sûr, sur une bonne connaissance de l'espèce concernée. Chaque animal a ses habitudes qui, de plus, varient au cours des saisons. Toutefois, il existe un certain nombre de principes généraux qui s'appliquent à tous les animaux...

L'APPROCHE EST UN ART...

La première règle est d'aborder les animaux le vent dans le nez. Si le vent vous pousse, il va directement approter votre odeur et vos bruits aux naseaux et aux oreilles que vous rêvez d'approcher...Pour connaître la direction du vent au sol, on peut allumer un briquet et voir dans quel sens la flamme oscille. On ne peut, en revanche, pas se fier au sens de déplacement des nuages, souvent trompeur. La règle du jeu de l'approche est simple : il faut voir les animaux avant qu'eux-mêmes ne vous détectent. Si ce sont eux qui vous repèrent les premiers, ils vont à leur tour se "cacher" sous le vent et vous contourner tranquillement, sans se montrer. Un animal solitaire peut aussi décider de se coucher (on dit "se raser"), pour disparaître sous la végétation, le temps que vous passiez votre chemin. Vous aurez alors perdu la première manche, sans le savoir. Si vous avez réussi votre approche, vous sentirez peut-être l'odeur des animaux sauvages avant de les voir. Il se peut aussi que ce soit votre cheval qui vous indique leur présence, avant que vos propres sens ne vous avertissent. La clé du jeu de l'approche consiste à savoir où est l'autre (grâce aux traces) et à rester sous le vent par rapport à lui. Il est donc possible de reprendre l'avantage, même si on a été repéré par les animaux, en les contournant de nouveau par rapport au vent.

En ce qui concerne mon expérience, c'est Tirwana qui avait repéré un groupe de sangliers avant moi. Mais malheureusement, ce jour-là, mon chien Balou nous accompagnait, et a vite fait pour faire disparaître ce petit groupe, avant qu'on en puisse étudier cette famille ( une dizaine, adultes et petits).

IMMOBILITE TOTALE...

Mettons que nous ayons gagné la première manche. Nous avons vu les animaux avant qu'ils ne nous repèrent. Il faut maintenant savoir gérer la rencontre et tâcher qu'elle se prolonge le plus longtemps possible. La première chose à faire est de s'arrêter net. Très rapidement, les animaux vont vous voir et essayer de connaître vos intentions avant d'agir. C'est l'instant le plus important car la moindre expression humaine, la moindre erreur de votre part les incitera à fuir. Il faut rester fixe afin de les rassurer. Si vous les surprenez une seconde fois, leur curiosité ne suffira plus à les retenir, ils détaleront. Tout éveil de la part d'un animal sauvage impose l'immobilité totale et immédiate. Vous devez être perçu comme un animal solitaire si vous êtes seul, ou comme une harde si vous êtes en groupe. Le secret de la durée de la rencontre réside dans le mimétisme. Les animaux sont plus sensibles aux attitudes et aux mouvements qu'aux formes. Si vos chevauchez seul, orientez le corps de votre monture exactement dans le même sens que celui de l'animal aperçu. Ne lui abaissez pas le chanfrein, au contraire ! Laissez-le sentir et observer les animaux.

RUSES DE SIOUX...

En groupe, ne bougez pas le corps des chevaux. Laissez-les librement regarder vers les bêtes. Si elles ne fuient pas, incitez discrètement vos chevaux (surtout celui de tête) à grignoter un peu de verdure. Il s'agit d'une attitude rassurante. Lorque les animaux partiront, ne galopez pas derrière. Marcher tranquillement dans une direction parallèle à la leur ou bien revenez sur vos traces. Il y a des chances pour que leur direction apparente de fuite ne soit qu'un leurre. Les animaux sont rusés et essayeront peut-être de revenir sous votre vent pour vérifier que vous quittez bien leur habitat. Les cerfs et les chevreuils le font parfois. Les sangliers beaucoup plus rarement. Un cavalier rompu à la technique de l'approche peut espérer faire durer ces rencontres de quinze à vingt minutes maximum. Seuls les grands spécialistes de l'approche à pied parviennent à faire mieux. Au fur et à mesure de vos rencontres avec la faune sauvage, vous progresserez. Si vous savez tirer profit de chacune de vos expériences, vous deviendrez bientôt (mais cela se compte tout de même en années !) un véritable connaisseur de la forêt et de ses habitants.

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